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Oeuvre du mois - Jacques Louis Nyst

JACQUES LOUIS NYST
(Liège, 1942 – Sprimont, 1996)

De l’influence du câble de l’ALE sur le cadrage des hirondelles
Neuf photo-graphismes sur papier photographique à résine
50 x 32 cm chacune, 1976
N° Inv : BA.CED.23a.2007.27444, 27445, 27446, 27447, 27448, 27449, 27450, 27451, 27452

Jacques Louis Nyst a suivi des études de peinture à l’Académie des Beaux-Arts de Madrid, puis à l’Académie des Beaux-Arts de Liège, jusqu’en 1967. Tout au long de son existence, il a continué de pratiquer par épisodes la peinture. Mais il n’en est pas moins un plasticien multimédia, épris de découvertes et en symbiose avec les nouveaux modes d’expression qui se développent au cours des années 1970-1980. La photographie tout d’abord, la vidéo ensuite et surtout, conjointement au dessin, au graphisme, à l’écriture, à l’édition de livres, ont fourni à Nyst une méthode globale pour concevoir et réaliser son travail d’artiste. Intéressé au début des années 1960 par les associations de mots et d’images développées par René Magritte, puis orienté vers l’abstraction, Nyst éprouve également une grande attirance pour les philosophies orientales.

Ces influences, sans s’exclure l’une l’autre, vont nourrir les réalisations de l’artiste liégeois, dont l’une des qualités majeures est d’avoir réussi à brasser de nombreux médias tout en les épurant jusqu’à leur naturelle nudité. Nyst donne ainsi à lire des œuvres qui font d’un objet banal du monde réel, un émerveillement complet, grâce à un langage simple, ouvrant le champ visuel à un art poétique et à des récits narratifs dépouillés du superflu.

En lien avec des groupes d’avant-garde comme Fluxus et des artistes tels Ben (Vautier) et Robert Filliou, Nyst participe en 1971 à la première manifestation d’art vidéo en Belgique, organisée par Guy Jungblut dans sa galerie Yellow Now à Liège. Prise de contact décisive avec le langage vidéo, que l’artiste développe en courts et moyens-métrages tout au long du quart de siècle qui va suivre, en collaboration de plus en plus étroite avec son épouse Danièle Levaux (1942-1998). Ses bandes vidéos ont été souvent primées dans les festivals internationaux de vidéo, et figurent désormais dans les collections de grands musées (le MoMA de New York, le Stedelijk Museum d’Amsterdam, le Musée d’Art moderne de la ville de Paris…). Vidéaste reconnu en Belgique et à l’étranger, devenu professeur à l’Académie des Beaux-Arts de Liège, Nyst y créera le premier enseignement de la vidéo en 1979.

Parallèlement à son intérêt pour ce média, Nyst aborde fréquemment, à travers photographie et écriture, les liens entre un phénomène, un objet du quotidien, son image, les mots utilisés (et l’humour) pour les décrire : une mise en relation, qui explique sa participation au groupe CAP. Il réalise des livres-objets, de nombreuses créations picturales, ainsi que des photo-graphismes, associant photographie et peinture (ou écriture). Ainsi de la série De l’influence du câble de l’ALE sur le cadrage des hirondelles, un port-folio d’images inspirées par une observation simple du réel, devenant œuvre poétique. Le câble est celui qui est tendu entre deux poteaux électriques de l’ALE (Association Liégeoise d’Electricité, société aujourd’hui disparue), autour duquel volent ou se posent les hirondelles.

Les collections du Musée des Beaux-Arts de Liège détiennent de nombreuses œuvres de l’artiste, dans les différents médias qu’il maîtrisait. On peut citer notamment un fonds de plusieurs centaines de dessins à l’aquarelle ainsi que de montages, associant photographies noir et blanc ou couleurs, gouaches, textes poétiques ou narratifs, des acryliques ou huiles sur toile ainsi que des objets poétiques.

Alain Delaunois
Attaché scientifique / Musée des Beaux-Arts

Extrait du Catalogue des collections du Musée des Beaux-Arts de Liège, volume 1, pp 346-349. Ville de Liège, 2016.